• Le pari de la mixité dans le Tour de la Martinique des Yoles rondes.

     

     

                      Si la grande majorité des équipes engagées est 100% masculine, quelques yoles sont allées à l’encontre de la superstition qui a longtemps écarté les femmes des bateaux. A l’image de Tiboug Energie ou encore de Mutuelle Mare Gaillard.


                      Pendant des siècles, les femmes et les bateaux ne faisaient pas bon ménage. Elles avaient la réputation de porter malheur en mer. Aujourd’hui, on dit que cette superstition aurait été créée de toute pièce afin d’éviter des querelles entre les marins frustrés pendant de longs mois en mer. Ce qui est sûr, c’est qu’elle a eu la vie dure et les femmes ont dû s’armer de patience pour l’enrailler.


                       En Martinique, la yole ronde, sport, à l’origine, de marins-pêcheurs, a attendu les années 70 pour laisser monter des femmes à bord. C’est l’emblématique patron Charles Exilie qui en 1972 a fait le premier pas en embarquant trois femmes. Cette première ne fût pas particulièrement appréciée par les yoleurs, d’autant plus qu’elle se solda par un cuisant échec. Il offrit une nouvelle chance à une aide barreuse douze ans plus tard et ce fût un succès. En 1988, Désiré Lamon frappa, à son tour, un grand coup en faisant de sa fille Maryse, la première équipière à effectuer le Tour de la Martinique des yoles rondes.

     

     

     

     

                       Nombreuses en bébé yoles ainsi que dans la filière scolaire, les femmes ne sont qu’une quinzaine sur un total de 526 participants à la 25ème édition du Tour. Autant dire une goutte d’eau ! La yole franciscaine Tiboug Energie de Patrick Rivot fait donc figure d’exception avec huit femmes dans son effectif. Une mixité que la yole, elle-même, revendique avec son nom : Fem’ & Hom’ à la barre. Si la force physique n’est évidemment pas la qualité première des "yoleuses", Tania Marcellus Jean-Alexisplus lestes et plus tactiques que leurs homologues masculins". Des avantages non négligeables. Reste qu’en cas de grosse mer, les hommes, plus lourds, sont généralement préférés aux femmes afin de préserver l’équilibre de l’embarcation.


                         "On me considère comme un garçon. Je me suis engagée et, même si je suis une femme, je dois être à la hauteur", explique Audrey Voltier de Mutuelle Mare Gaillard. Leur place, les femmes qui pratiquent la yole ronde l’assument à fond, portant comme les hommes les bois dressés et occupant les mêmes postes qu’eux. "C’est un sport collectif. Il suffit de trouver la bonne place pour chacun. Et à bord d’une yole, il y a de la place pour tout le monde", se plaît à rappeler Alain Dédé, le président de la Société des yoles rondes. Et de conclure : "La yole est féminine". Alors avis aux amatrices.

     


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