• L'immigration indienne aux Antilles

     

     

     

                                Pour faire face en même temps à la hausse soudaine du coût du travail,provoquée par l'abolition de l'esclavage et à la vive concurrence du sucre de betterave,qui les oblige à être plus compétitifs,les planteurs de canne de Martinique,comme ceux des autres colonies de plantation,décident de faire appel à une nouvelle vague d'immigration.

                                  Pour éviter les critiques acerbes des anglais et afin que le public ne s'enflamme,Napoléon III,met définitivement fin à ce commerce depuis l'Afrique et se tourne vers les Indes.

                                  Le choix des colons se porte sur les indiens,en provenance des Indes anglaises et françaises.La France étant marginalement présente en Inde,à travers son comptoir de Pondichéry,il faut l'autorisation de l'Angleterre,pour organiser la migration.

                                  Une immigration très réglementée,censée garantir les droits et les avantages des coulis,se met en place.Souvent recrutés dans les provinces rurales de l'Inde,les engagés sont conduits vers les vastes entrepôts des ports de commerce.Là,ils attendent leur départ à destination de l'océan indien,l'île Maurice,le Pacifique ou les Antilles.

                                  Les conditions de vie à bord des navires sont convenables,avec des contrôles des autorités anglaises et françaises,du fait de la durée des voyages (2 mois aux Antilles).Protégé durant son voyage,le couli est aussi pris en charge à son arrivée par son nouveau patron.Le contrat impose à ce dernier de fournir à son employé,un logement,des vêtements,de la nourriture et un salaire.Un commissaire veille au respect de ses règles.Les conditions de travail sont difficiles,mais dans l'ensemble,les conditions de vie sont supportables.Les planteurs martiniquais remplissent leurs obligations.Leur capacité de travail est largement appréciée par leurs patrons.Cependant,malgré de nombreux contrôles,l'importation d'indiens donne lieu à des excès de toute nature (engagement forcé,kidnapping,refus de payer le rapatriement en Inde).Cette immigration indienne se heurte à l'hostilité des noirs affranchis,de part leurs arrivées massives (plus de 25000 à la Martinique) et provoque une forte concurrence sur la marché du travail.

                             Appréciés de leurs patrons,les coulis sont rejetés par les anciens esclaves.En 1884,ces derniers obtiennent l'arrêt définitive des convois en provenance des Indes.Pendant des années,les tensions resteront vives entre les deux communautés noire et indiennes,cantonnant les seconds,aux durs travaux agricoles.L'intégration des coulis se fera très progressivement,avec en 1920,l'obtention du statut de citoyen français,puis une trentaine d'années plus tard,le mélange dans la population d'affranchis,par des mariages,l'accès au commerce et aux affaires,puis aux postes d'encadrement.

     


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