• Polémiques autour de la crise aux Antilles!






                       Après le retour d'un calme relatif aux Antilles, ce week-end, le débat s'est concentré sur les méthodes du mouvement social et les malaises qu'il traduit, après l'ouverture d'une enquête judiciaire contre Elie Domota, l'emblématique leader guadeloupéen.

                  Les négociations se poursuivaient pendant ce temps à la Martinique et La Réunion.

                 Le parquet de Pointe-à-Pitre a annoncé samedi une enquête pour provocation à la haine raciale et tentative d'extorsion de signature, après des déclarations télévisées de la figure de proue du "collectif contre l'exploitation" LKP.

                 M. Domota avait lancé en créole sur Télé-Guadeloupe que les entrepreneurs qui refusaient l'accord d'augmentation de 200 euros des bas salaires devraient "quitter la Guadeloupe" et qu'il ne "laisser(ait) pas une bande de békés rétablir l'esclavage", référence aux descendants de colons blancs, souvent accusés de mainmise sur l'économie locale.

                Ces déclarations ont suscité un tollé et des craintes dans des territoires historiquement marqués par l'eclavage, alors que l'accord de sortie de crise conclu mercredi reste encore à appliquer.

                D'autant que c'est précisément ce qui a été perçu par certains comme une "provocation" de patrons békés, une opération escargot sur la rocade de Fort-de-France pour réclamer le "droit de travailler", qui a déclenché vendredi une nouvelle flambée de violence en Martinique.

                Le LKP, dont les partisans ont fêté la "victoire" jusque tard dans la nuit de samedi à dimanche à Pointe-à-Pitre, n'a pas réagi officiellement mais un avocat du collectif, Patrice Tacita, a qualifié de "provocation" l'action judiciaire, assurant que les propos de M. Domota sur les békés reflétaient "la réalité historique".

                Le Medef a dénoncé les "intimidations" des grévistes qui ont régulièrement obligé magasins et entreprises à fermer pendant les 44 jours de conflit et le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre évoqué des méthodes de "sortes de tontons macoutes".

                Le Parti socialiste a dénoncé "une stupide logique de vengeance politique", qui risque de "racialiser un conflit social dont la source est bel et bien l'exploitation par une poignée de nantis". L'ex-candidate des Verts à la présidentielle Dominique Voynet a parlé de "tentative d'humiliation".

               Très proche conseiller de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino a voulu calmer le jeu, rappelant que si tout dérapage racial était "inadmissible", des propos quasi-symétriques avaient valu une enquête semblable à une figure de la communauté békée martiniquaise.

               Et de souligner que "des formes d'exploitation et d'injustice" attisaient outre-mer les braises historiques et le "problème identitaire".

               Sur le terrain, la situation était d'un calme dominical dans les deux îles antillaises.

               Les négociateurs en Martinique, qui s'étaient retrouvés samedi quelques heures après les émeutes pendant lesquelles trois policiers ont été légèrement blessés, entérinaient les points d'accord obtenus sur des points très techniques en matière de logement ou assurance auto.

               La perspective d'un document de suspension de la grève pour la semaine à venir commençait à être évoquée prudemment, avec l'idée de ne pas plus pénaliser l'économie, ni les scolaires alors que les examens approchent.

               A La Réunion, où un collectif contre la vie chère appelle lui aussi à une grève pour mardi, les négociations avec le patronat sur les prix des produits de consommation courante ont repris, à la veille de l'annonce d'une diminution des prix du gaz et des carburants par le préfet de l'île.



         Source : AFP


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